lundi 21 avril 2008

Tout un concept

vous êtes-il arrivé de croiser ce regard... LE regard, froid, glacial... celui de l'antarctique, celui qui vous toise, vous juge du cheveu à la pointe de votre chaussure, scrutant les plis de chemises et les capsules traînant dans le holster... le regard accompagnant l'air et collé monté...

le regard du client roi.

aaaaaah.... le client Roi ! y'a qu'en France qu'on voit ça, et y'a qu'en France qu'on entretient ce mythe !

car qu'est ce que qu'un client Roi ? eh bien (prenons un air à la Edouard Baer), le client roi est une gigantesque farce ! un grand concept créé dans les années soixante par la société de consommation pour relancer l'économie par le système d'achat massif et de satisfaction optimale du client pour écouler les stocks, concept qui s'est renforcé lorsque les offres de produits étaient supérieure à la demande.

car sans client roi, plus d'économie française. sans client qui râle, plus de hotliner (clin d'oeil a mes copains qui souffrent. je compatis).

le client Roi, celui qui a tort mais qui a raison, qui se permet tout du moment qu'il paie, et principalement quand ceci concerne les besoins qu'il estime physiologiques : manger communiquer, se déplacer. (notons que s'habiller est au rang secondaire du râlage).

"mon steak n'est pas à point. il est trop cuit".

vous regardez ce steak que vous savez pertinemment à point puisque vous avez suivit une (petite)formation grill exprès, certifiée par l'école de restauration de la chaîne, vous avez plus de deux ans de boite, tous les clients de votre rang sont heureux, les autres steaks sont bien a point, LUI le sait, LUI le voit, mais LUI S'EN TAPE !

mais son steak n'est pas à point.

le syndrome du client roi vient de se déclencher : PAS CONTENT !!!! l'air pincé, le regard froid, le port de tête supérieur, cherchant à vous écraser se tout le poids de son portefeuille, et si vous avez le malheur d'hésiter une seconde....

"ATTENTION HEIN !!! je vais écrire au service client ! c'est lamentable et minable ! vous ne savez pas gérer votre restaurant et vous ne savez pas faire de la qualité !"

la moitié de la véranda regarde le client furibond en question, se demandant d'où vient son problème, puisqu'apparement, eux n'en n'ont pas...

le steak n'était pas à point. et ça peut prendre d'incommensurables proportions.

la faute à qui ? a nous. puisque nous les confortons dans leur position en plus.

vendredi 18 avril 2008

152 clients au mêtre carré.

Doit on en déduire que le monde entier nous aime ? ou que le monde entier vient exprès nous embêter ?

Toujours est il que quand vous voyez débarquer une centaine de clients (soit la capacité maximale du restaurant), votre visage à un légère tendance à blêmir, sueur perlant sur le front...

Les hordes de mômes déboulent, hurlant, la faim au ventre et soda au cola affiché dans leur yeux. Vous vous armez de crayons de couleur pour les occuper ! les parents. pressés. toujours pressés. en vacances mais quand même pressé.

d'ailleurs plus ils sont en vacances, plus ils sont pressés. plus ya de monde, plus ils veulent être servis avant les autres. Le français est vraiment infect avec ses congénères. et bien sûr, si ça va mal, vous passez pour une tête de turc.

courbant, l'échine, vous faites : oui, madame, bien monsieur, tout de suite messieurs dames. (et ma main dans ta gueule ?)

voilà le topo de ce midi : 152 pinpins. 3 serveurs, un au grill, un a la plonge, un responsable à l'accueil (oui, c'est un sous effectif O_o). kouazi tous en même temps, kouazi tous pressés, manger quitte à s'entasser à 12 sur une table de 2. remarquons que l'être humain affamé est pire qu'un lion attendant sa part, prêt au pires bassesses qu'il est capable d'imaginer.

dans ces cas là, les clients qui vous disent : non mais on est pas pressés, vous leur off iriez des fleurs (si vous aviez le temps de les cueillir. puis pas aujourd'hui, il pleut.)

quand je pense que ça va être ça tous le Weekend, quand vous, pauvres hères en vacances, en chassé croisé de voitures, bouchons, accidents, picnics et bien sûr, en halte chez nous... oui, VOUS qui viendrez vous entasser dans des aires d'autoroute sur-blindées de vacanciers français, huant qu'il faut qu'on vous nourrisse...

pensez à nous... misérables travailleurs de l'ombre, paillassons du monde de la restauration...

(Haut les coeur les gars, on va se faire un peu de fric en vous plumant au moins !)